Vendredi 1erjuin, dans le cadre de l’enseignement d’exploration « littérature et société », un groupe d’élèves de secondes a rencontré Mme Claire CAMBERLEIN, docteur en archéologie grecque. Ils ont pu échanger avec elle et ainsi découvrir le métier d’archéologue. Voici quelques extraits de l’interview qu’ils ont réalisée :
Vue générale de Delphes ©Claire CAMBERLEIN
Pourquoi avez-vous choisi l’archéologie ?
« Je suis attirée par ce métier depuis mon enfance. Quand j’étais petite, mes parents m’emmenaient visiter des monuments, comme le château du Haut-Koenigsbourg ou encore le pont du Gard. Je rêvais également de visiter un jour des sites égyptiens, précolombiens… »
Quelles études avez-vous faites ?
« N’importe quel bac général peut faire l’affaire. Pour ma part, j’ai fait un bac L au lycée Fustel de Coulanges et j’ai ensuite intégré la faculté d’archéologie de Strasbourg pour y faire une licence, un master et un doctorat. J’ai choisi cette faculté car c’est l’une des seules en France à proposer un cursus dédié spécifiquement à l’archéologie dès la première année de licence.
Je voulais d’abord me spécialiser en égyptologie mais l’orientation actuelle de cette spécialité en France ne répondait pas à mes attentes. J’aime travailler sur des vestiges et pas uniquement sur de l’étude de textes. Au fil de mes rencontres et de mes cours, j’ai finalement choisi de m’orienter vers l’archéologie grecque.
Afin de faciliter mes travaux de recherche et mes fouilles, j’ai également suivi des cours de grec moderne et d’italien durant mon cursus universitaire. »
Quelles capacités faut-il avoir pour réussir ses études en faculté d’archéologie ?
« Il faut avoir un intérêt particulièrement prononcé pour le raisonnement historique, accompagné d’un bon niveau en langues vivantes. Il faut également beaucoup de travail. Il y a environ 25h de cours par semaine mais pour 1h de cours il faut compter en moyenne 5h en bibliothèque… »
Comment les sites à fouiller sont-ils trouvés ?
« Il y a plusieurs méthodes :
– la prospection pédestre, c’est-à-dire marcher en regardant attentivement le sol pour y déceler d’éventuelles traces d’occupation
– la prospection aérienne en avion
– la prospection géophysique avec des appareils utilisant des ondes électromagnétiques
– la recherche aux archives
En France, le sous-sol est protégé et il appartient à l’État. Quand un site est décelé, il faut demander les autorisations puis ensuite former l’équipe qui fera les fouilles. »
En quoi consistent les fouilles ?
« Il y a 2 types de fouilles :
– les fouilles préventivessont réalisées avant toute construction afin de vérifier qu’il n’y a pas de vestiges. S’il y en a, les archéologues doivent récupérer ce qui est récupérable (objets, ossements…) et ainsi faire en sorte d’engranger le plus d’informations possibles. Une fois le travail des archéologues terminé, les travaux de construction peuvent vraiment commencer.
– les fouilles programméesdonnent lieu à des analyses plus profondes et se déroulent généralement sur de nombreuses années. Elles ont lieu sur des sites archéologiques de taille conséquente, et destinés à être ensuite mis en valeur et être ouverts au grand public ».
Comment cela se passe-t-il sur le terrain ? Est-ce que c’est comme dans les films (ex Indiana Jones) ?
« Sur le terrain, il faut avoir une bonne condition physique pour manier la pelle et la pioche pendant des heures. Il y a des personnes avec des compétences diverses : des fouilleurs, des topographes, des architectes, des céramologues…
En résumé, cela n’a pas grand-chose à voir avec les films comme Indiana Jones ou Lara Croft qui s’apparentent plus à des chasses aux trésors. »
Où avez-vous voyagé ?
« Principalement en France, mais également à Chypre, en Crète, en Grèce continentale, en Italie… »
Qui finance les fouilles archéologiques et quel est votre salaire ?
« Elles sont principalement financée par l’État, mais également par des entreprises d’archéologie privées, ou encore des associations de passionnés d’archéologie.
Le salaire dépend du type de poste que l’on occupe. On commence généralement à environ 1 500€ par mois et un chef de projet peut par exemple gagner dans les 2 500€. »
Quelle est votre plus grande découverte et est-ce qu’il y a encore des choses à découvrir ?
« Je n’en ai pas réellement, toute découverte est importante. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir et lors des fouilles on peut toujours trouver des choses inattendues. »
Laura FUCHS
Professeur d’Histoire-Géographie
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