Adapté de la BD Le Transperceneige , Bong Joon-Ho, réalisateur coréen propulse le spectateur dans un huit clos à bord d’un train en 2031, En propageant dans l’atmosphère un gaz « révolutionnaire », censé réglé le problème du réchauffement climatique
les autorités mondiales ont provoqué, dix-sept ans plus tôt, une nouvelle ère glaciaire. Toute forme de vie a été anéantie. Les derniers survivants ont retrouvé refuge, dans le Transperceneige, un train géant fendant la glace pour fabriquer eau et énergie et condamné à faire le tour de sa planète sans jamais s’arrêter.
L’histoire est un récit classique, qui se raconte sous trois actes. Le premier se concentrant sur l’environnement de « la queue du train », là où les pauvres sont mis. Vivant dans le chaos, la misère et la pauvreté. C’est la partie où on découvre le personnage principal, Curtis, joué par Chris Evans.
Cette première partie est aussi très importante puisqu’elle est l’élément déclencheur de toute l’intrigue. Aller à l’avant du train, pour prendre le contrôle. Le deuxième acte, se pose sur le chemin pour accéder à l’avant du train, qui sera bien sur rempli de péripéties. Et pour finir, le troisième acte filme la fin de l’intrigue, l’arrivée à la fin du train… Comme dans de nombreux films, le point de vue présenté ici, est celui du personnage principal, Curtis. Cela permet de comprendre, la colère des gens qui vivent à la queue du train. Curtis, les représente, les défend et va se battre pour eux. La caméra ne le lâche pas d’un plan. Rien n’est caché au spectateur, on découvre tout au même moment que lui et on connaît toute la vérité comme lui, façon de nous porter intensément dans ce qu’il vit, dans cette histoire.
Une mise en scène assez caricaturale lors des premières minutes, dans le jeu des acteurs et les dialogues mais c’est tout ce que je trouve de négatif à dire. Ce film comporte une évolution dans l’intrigue et dans l’histoire qui est constante. Une tension incroyable ressentie tout le long du film, on pourrait presque parler de sensation de « claustrophobie », notamment à cause du huit clos.
Ce film est une réussite artistiquement et intellectuellement. Il fait preuve d’un scénario très intelligent, qui arrive à recréer les classes sociales présentes dans la vie, dans un train. Il parle aussi de l’humain, des question morales, d’une idéologie… Tout cela est abordé dans des décors toujours très stylisés, à couper le souffle. Bref, il a un visuel superbe. A chaque plan, on est impressionné par ces décors inventifs. Les scènes d’actions se renouvellent sans cesse, comme les décors. Tout ça est accompagné par une musique incroyable, très imposante, qui ne s’arrête jamais, comme le train.
Le film évite un happy end, et nous laisse planter là, à nous questionner sur tout ce qu’on vient de voir. Bong Joon-Ho apporte avec lui sa touche coréenne, notamment en reprenant son acteur fétiche, Song Kang-ho. Le jeu d’acteur est remarquable, tout particulièrement celui de Tilda Swinton, méconnaissable en Mason. Malgré la noirceur du film, une part émotionnelle est très présente dans le film. On ne peut qu’être attaché aux personnages principaux, très convaincants.
A voir et revoir pour capter toute l’œuvre artistique et politique réalisée ici par Bong Joon-Ho. Une œuvre spectaculaire.
Léa Schlotter
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